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Exposition
De l’écran au crayon DU CRAYON À L’ÉCRAN : LE GESTE LIBÉRÉ
PAULE BAILLARGEON
Cinéaste et comédienne, Paule Baillargeon dessinetous les jours. Autodidacte, l’artiste expose pour la première fois,une sélection de ses œuvres sur papier. Elle a dévoilé cette autrefacette de son talent dans son plus récent film, Trente tableaux, oùcertains de ses dessins s’animent pour raconter son histoire.
Son regard, sa voix, son rire : tout chez elle est singulier. Son art aussi.
Égérie incandescente d’un cinéma engagé, Paule Baillargeon a d’abord arraché la caméra de la main des hommes pour faire un filmrouge de colère, dans une cuisine peuplée de révolutionnaires. Desfemmes y déshabillent leur fatigue, se dévêtissent de la honte accumuléeet lâchent leurs mots brûlants au visage des spectateurs. Paule, labattante, à qui l’on n’avait jamais rien appris de la force féminine,allait ensuite ruer dans les couloirs du grand cirque ordinaire. Làencore, les hommes ont marché à ses côtés. La belle madame qui voulaittout changer a gagné son pari. Et son audace a enflammé les esprits.Mais qui savait qu'elle avait aussi au fond de son coeur un crayon decouleur ?
Personne, car dès l'enfance, le dessin qui avait voulu sortir, s'étaitfait rabrouer. À sa mère à qui elle exprime le désir de faire un premierdessin, celle-ci répond " c'est dommage, mais tu n'as pas de talent endessin. " Complètement stoppée dans son élan, elle ne fait pas lemoindre dessin pendant presque 20 Ans. Ses deux premiers dessins ont étéréalisés à l'âge de 27 ans et elle n'a cessé depuis, de noircir dupapier.
En 2012, elle révèle cette part d’elle dans son autobiographie filmiqueTrente tableaux, un film magnifiquement personnel, où la multituded’oeuvres sur papier créées par la suite s’anime pour tisser lacourte-pointe de son parcours.
Surgissent alors les femmes-chaises, la femme-saccoche, des oiseaux envacances, des mère à l’enfant, des portraits et Watam le chien,compagnon de tous les orages…
Qu’elle n’aie jamais voulu présenter ses carnets de dessins ne prouvequ’une chose : qu’il était temps de les mettre en lumière. Le trait enapparence naïf allonge une ligne pleine d’affirmation, d’émotion et depertinence. Car le geste est sûr dans son tâtonnement. Il
Exposition- De l’écran au crayon cherche avec vigueur, iltrace jusqu’à percer, contourne et bifurque pour surprendre son auteuret soumettre au regard des petits éclats de vérité. Il nous a semblépertinent d’accompagner les dessins de grands formats, par sesenveloppes griffonnées, ses factures raturées, même des pages de sonjournal intime pour traduire le geste de cette main qui sans relâche,sur papier comme à l’écran, vide son coeur pour nous garder réveillés…
Source :
www.le-cercle.ca/index.php?sectionid=2&page=03&direct=3371&detailclic
Artistes : Paule Baillargeon
Catégories : Cinéma | Film | non défini
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