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THÈME: Mondialisation et Psychanalyse Willy Apollon, Ph.D. , psychanalyste La première conférence d'une série de trois.
régulier: 25 $ étudiants: 20$ portes 19h00
Nos sociétés vivent une impasse en ce qui concerne la question de la morale. Il faut se rendre compte que cette question est au cœur de ce qui jusqu’ici a toujours été considéré comme le lien social, ce qui fait le ciment en quelque sorte du ‘vivre ensemble’. Or la morale, en quelque sorte la science des mœurs, se fonde sur ce qui est convenable, voire recevable dans chaque société à un moment de son histoire. Ce qui a bouleversé les différentes sociétés, et pas seulement les sociétés occidentales, et qui a été désigné comme une crise financière en 2008, n’était que la surface visible, le symptôme d’un mal plus profond. Cette fameuse crise qui aurait dû être résolue, si c’était comme on disait alors une crise circonstancielle, non seulement dure encore, mais elle se déplace et se répand. Ce qui caractérise cette situation critique, c’est qu’elle n’est pas le fait d’un seul pays, comme par exemple les États-Unis, elle ne peut donc pas être résolue par ni seulement dans un pays donné. Cette situation critique concerne en fait l’ensemble des pays qui ont une influence majeure sur l’avenir de l’humain sur ce globe. C’est une situation globale. C’est comme la fin d’une époque, sinon la fin d’une certaine histoire et des morales constituées dans et pour cette histoire.
La dimension de globalité qui marque désormais ce mal profond que rencontrent les sociétés dites démocratiques et les autres, est le trait particulier qui définit ce que nous appelons ici la mondialisation. Elle se présente à nous en fait comme un moment historique absolument nouveau dans le devenir de l’être humain. Dans le lien profond qui noue le collectif humain à la fois à son histoire propre et à l’environnement qui assure sa survie, la mondialisation est un moment historique de rupture qui oblige les humains à la conscience décapante de leur responsabilité collective. Une telle conscience risque de tout bouleverser de ce que nous pensions jusqu’ici de l’humain.
La psychanalyse, la seule discipline qui se donne pour objectif de penser l’humain pour lui-même, sans considération de ce qui peut le distraire de la quête de ce qu’il éprouve comme souhaitable, une telle discipline devrait avoir quelque chose de décisif à dire sur ce qui nous arrive aujourd’hui et sur ce qui est encore souhaitable. Nous nous proposons de considérer de près ce qu’il en est de cette discipline, de la vision qu’elle nous offre sur l’humain, de la pertinence d’une telle vision aujourd’hui. Et surtout nous voulons commencer à comprendre ce que la psychanalyse nous permet de saisir de la situation critique que nos sociétés traversent, ce qui nous arrive aujourd’hui, en regard de ce que nous avons cru être hier. En trois soirées, nous amorcerons ces questions qui nous brûlent, sans nécessairement les traverser : Du point de vue de la civilisation qui est la nôtre d’où venons-nous? Où pensions-nous aller? Qu’est-ce qui nous arrive aujourd’hui? Que deviennent les cadres éthiques de nos rapports à l’Autre, dans la parenté, le couple, la famille? Quels repères fiables avons-nous encore du masculin, du féminin, de l’amitié ou du désir? Que nous reste-t-il de nos solidarités citoyennes et démocratiques? Pouvons-nous encore définir collectivement le souhaitable? Ce sont des questions que la psychanalyse nous force à nous poser dans un contexte de mondialisation, sans avoir des réponses qui nous dispenseraient de notre responsabilité collective de créer l’imprévisible, soit ce qui est encore à venir.
Source :
www.le-cercle.ca/index.php?sectionid=2&page=01&direct=3324&detailclic
Catégories : Conférence | Exposé | Société
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